La Confrérie de la Sanch et sa célèbre procession gardent leurs racines au plein coeur de l'historique église Saint Jacques de Perpignan
Histoire de l'église
Seconde paroisse par ordre d'ancienneté, l'Eglise Saint-Jacques symbolise l'expansion de la ville de Perpignan au Moyen-Âge. Elle fut fondée vers 1245 par ordre du roi Jacques 1er d'Aragon, au sommet du Puig des lépreux, hors des murs de la ville. Par la suite elle donne son nom au quartier de la parsoisse.
Dès le début du XIIIème siècle, se développe sur les pentes de sa colline, une population d'agriculteurs cultivant les riches jardins qui seront appelés plus tard "Jardins Saint-Jacques". On y trouve aussi des maisons d'artisans travaillant la laine: les tisserands et les pareurs.
Afin de favoriser le développement industriel du nouveau quartier, la reine Yolande d'Aragon ordonne aux juifs de Perpignan de s'y installer, le 17 mars 1251. Son mari, Jacques 1er reconnait les intrérêts particuliers des habitants du Puig (puig du latin podium: monticule élévation de terrain), en leur accordant le droit de désigner deux des sept répartiteurs des impôts de la ville (1262).
Plus tard, un privilège royal réserve l'une des charges de Consul de Perpignan à un tisserand ou à un jardinier de Saint-Jacques.
La grande période d'expansion de l'industrie des draps se place au début du XIV siècle. En 1317 le roi Sanche de Majorque assigne comme résidence aux tisserants de Perpignan les rues descendant du Puig vers la ville, c'est à dire une grande partie de la parroisse Saint-Jacques.
Ce développement industriel, et l'essor du peuplement qui en résulte, sont à l'origine de l'actuelle église Saint-Jacques. Sont premier curé fut le père Pierre d'Oms, mort en 1285 - sont inscription funéraire se trouve près de la porte d'entrée de l'église.
Avec son développement, l'enceinte de la ville - capitale du royaume de Majorque - incorpore le nouveau quartier dans un nouveau dispositif de fortifications.
Actuellement l'église qui est entourée des place Cassanyes et du Puig, domine un imposant bastion de briques et de pierres renforcé plus tard par Vauban. Cette partie du quartier abrite le jardin de la Miranda duquel une vue adminrable s'étend de Château-Roussillon jusqu'aux Corbières.
Description de l'église
La nef unique, adaptée au culte et à la prédication, était couverte à l'origine par une charpente apparente sur des arcs diaphragmes (arc transversal sous une voûte ou une charpente surmonté d'un muret de refend à forme de croissant).
Les voûtes actuelles en plâtre datent de 1785, de même les oculi (d'oculus au singulier: ouvertures pratiquées sur un comble de voûte) percés au dessus des chapelles latérales. Celle-ci ont été construites dans le courant du XIVème siècle pour accueillir les sépultures de famille ou les dévotions des confréries de jardinnier et tisserants du quartier.
Le portail d'entré en marbre de Céret est situé sur la face méridionale. Il date du XIVème. siècle et provient de l'église Notre-Dame de la Réal.
Le clocher-tour a été détruit et reconstruit à deux reprises.
L'église Saint-Jacques est une des plus belle églises de la ville de Perpignan par le mobilier qu'elle contient. La pièce la plus remarquable est le retable de Notre-Dame de l'Espérance (vers 1480-1490). Son style baroque est représenté par les retable peints et dorés tel le retable du Rosaire (XIVème siècle) oeuvre de Lazare Tremullas le Vieux.
Le grand orgue est construit par les frère Grinda entre 1808 et 1816, après le saccage de l'église pendant la révolution. Il est restauré en 1905 par la manufacture Cavaillé-Coll-Mutin.
La chapelle de la Sanch
La première version fut vraisemblablement détruite lors du siège de la ville (épisode de la Guerre des faucheurs qui s'est déroulé du 4 novembre 1641 au 9 septembre 1642 et qui s'est soldé par une victoire française).
Elle fut reconstruite en 1699 contre la façade occidentale de l'église. Le mur qui séparait les deux édifices (l'église et la chapelle) fut détruit après la révolution ce qui explique la présence de deux maîtres-autels opposés dans l'église.