1. Le jour : le Vendredi Saint

Pendant de très nombreuses années depuis sa fondation, la Procession se déroulait le jeudi, durant la Semaine Sainte. Ce n'est qu'en 1956 que la procession passe du Jeudi saint au Vendredi saint suivant les prescriptions de Rome sur la célébration de la Semaine sainte.

2. L'heure : 15:00 précises

Comme chaque année depuis 1956, le départ de la procession de la Sanch de Perpignan a lieu à 15 heures précises, depuis les jardins de l'église Saint Jacques. Cette heure correspond, le jour du Vendredi Saint, à l'heure théorique du dernier souffle de Jésus Christ sur la Croix.

Dans l'évangile selon Marc, la mort de Notre Seigneur se déroule dans un cadre marqué par un rythme de trois heures :

  • Jésus est crucifié à la troisième heure (9 heures du matin),
  • les ténèbres débutent à la sixième heure (à midi),
  • et la mort survient à la neuvième heure (trois heures de l'après-midi).

3. Les goigs

Ce sont les cantiques traditionnels catalans, chantés sur le parcours des processions. Les goigs de la Passion tiennent une place prépondérante dans le paysage sonore.

Le mot goig vient du latin « gaudium » qui paradoxalement signifie joie mais s’appliquera aussi à la Passion, l’appellation étant ici extrapolée car il conviendrait de les appeler planys (plaintes).

Ils sont adaptés à la circonstance par leur mélodie lente et plaintive au contraire de ceux qui seront chantés dès le samedi suivant pour fêter Pâques.

Les plus courants sont les goigs dits de la Preciosíssima Sang de Nostre Senyor Jesucrist, chants du très précieux sang de notre Seigneur Jésus-Christ, ainsi que les Cobles de la Passió Sagrada, couplets de la Sainte Passion. Les Goigs de Nostra Senyora dels Dolors, dédiés à la vierge des douleurs, viennent compléter le répertoire.

4. Les misteris

Misteri est un mot qui désigne l’ensemble composé de la statue, du plateau sur lequel elle est fixée et les bras de portage, le tout fleuri, décoré ou sculpté, drapé de tissus.

Il fait référence au mystère (sens théâtral), qui était représenté avant l’apparition des statues dans la procession.

Les artistes l’adaptent au temps et aux besoins, ainsi ils peuvent être en bois polychrome, carton-pâte, matière composite (pâte de bois) et exceptionnellement en fer.

Dans les villages, la décoration des misteris est un moment à part pour les pénitentes et les pénitents. Ici, chez le regretté Regidor Yves VIDAL.

5. La caparutxa

L’habit des pénitents, la caperutxa, se transmet souvent de génération en génération. Chaque pénitent accorde le plus grand soin à son vêtement qui sert en plusieurs occasions : processions et autres temps forts de la vie de l’Archiconfrérie, funérailles des confrères, certains choisissant même de se faire enterrer dans cet habit à leur mort.

Porter ce vêtement est une fierté pour le confrère. De même les mantilles noires des femmes, portées longtemps lors des offices et des funérailles, sont souvent transmises de mère en fille. Elle se compose du sac de pénitent, un cordon de couleur différente en fonction des confréries, un voile de forme pointue porté uniquement le vendredi Saint en signe d’humilité par l’ensemble des pénitents et confrères.

Rouges ou noirs, les pénitents portent tous la caparutxa qui surplombe leur "sac".

6. Le scapulaire

Il est composé de deux petits morceaux de feutre rouge reliés entre eux pas deux rubans de même couleur. Cet élément est porté autour du cou par les consœurs et les confrères uniquement après avoir prononcés leurs vœux d’engagement devant l’évêque, le conseiller spirituel de la confrérie et les regidors.

Le scapulaire est considéré comme un vêtement religieux, il lie la consœur et le confrère à l’Eglise, à l’Archiconfrérie et lui rappelle son engagement confraternel. Il est remis à l’intéressé après que ce dernier ait accompli 3 ans de vie au sein de l’institution, sorte de noviciat, uniquement en l’église Saint-Jacques, siège de l’Archiconfrérie.

Le scapulaire est gardé précieusement par chaque confrère et il l'accompagne dans tous les moments forts de sa vie chrétienne, bien souvent jusqu'à sa mort.

7. La Creu dels Improperis

Ou Croix des Outrages: c'est la grande croix sur laquelle apparaissent les objets ayant été utilisés lors de la Passion du Christ.

C’est elle qui ouvre la procession, elle est un des symboles de la Semaine sainte roussillonnaise.

La Creu dels Improperis de la Sanch, en l'église Saint Jacques de Perpignan

8. Les autres attributs

  • La Forqueta: c'est la petite fourche montée sur hampe permettant de reposer le Misteri en posant les bras de portage sur elle lors des arrêts.
  • La Campaneta : c'est la clochette de procession portée par le pénitent rouge marchant en tête du cortège servant à rythmer la marche,
La Campaneta en tête du départ de la procession du Mercredi Saint (Chemin de Croix)